« Buddah blues » (5F-AKB48 = 5F-APINACA) en e-smoking : à propos d’un cas de sevrage avec tachycardie persistante et décompensation psychotique aiguë - 01/03/17
Résumé |
Introduction |
L’usage des cannabinoïdes de synthèse (CS), molécules chimiquement variées et facilement accessibles sur Internet, se répand depuis 2005 chez les jeunes, en particulier des hommes adeptes de drogues de synthèse, qui recherchent des effets cannabino-mimétiques intenses. Les CS sont à l’origine de nombreux effets non recherchés pouvant conduire à une prise en charge en service d’urgence. Nous rapportons ici le cas d’un patient présentant une décompensation psychotique aiguë lors d’un sevrage.
Méthode |
Évaluation bibliographique et analyse de l’échantillon récupéré, étude du lien de causalité de survenue des effets observés.
Résultat |
Un homme de 41ans, ex-consommateur de cannabis (arrêté en 1999) consommant un CS via cigarette électronique depuis 6 mois a présenté, 2 ou 3jours après l’arrêt du produit (faute de nouvelle livraison), des troubles de comportement avec crise clastique aiguë et menaces de mort sur autrui avec délire de persécution associé à un syndrome confusionnel. Le 19 mai, l’examen clinico-biologique est marqué par une tachycardie sinusale à 130bpm avec hyperkaliémie sans autres anomalies à l’ECG. Un traitement par Loxapac® puis Zyprexa® jusqu’au 30/05 associé au Tercian® est mis en place. La fréquence cardiaque est toujours élevée à 103bpm le 27/05 au matin mais diminue le soir à 89bpm, pour se normaliser spontanément le 30/05. L’épisode psychotique, difficilement contrôlable sera résolu après un traitement par quétiapine LP 300mg×2 et Valium® 30mg/j. Un échantillon de « buddah blues » a pu être récupéré et analysé, mettant en évidence la présence de nicotine et de 5F-AKB 48 à une concentration de 2,3μg/mL.
Discussion |
Les effets rapportés correspondent à ceux décrits dans la littérature et le délai de survenue compatible mais ils sont ici intenses et prolongés (tachycardie durant 8–10jours) et sont chronologiquement reliés au sevrage. Le traitement décrit dans la littérature par quétiapine et benzodiazépines a débouché sur une stabilisation et une sortie au bout d’un mois. La consommation par e-cigarettes, peu chère, facilite la consommation discrète de drogues de synthèse.
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Vol 72 - N° 1
P. 157 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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